Alain Mabanckou : de L.A. au Collège de France, sans le Congo

Alain Mabanckou : de L.A. au Collège de France, sans le Congo

Alain Mabanckou a annoncé sa nomination au Collège de France à la Chaire de création artistique. Le romancier franco-congolais, prix Renaudot 2006 pour "Mémoires de porc-épic", conserve son poste de professeur titulaire à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA).

"J'ai le plaisir de vous annoncer que j'ai officiellement été nommé ce jour comme professeur au Collège de France, à la Chaire annuelle de Création artistique", a annoncé Alain Mabanckou sur son compte Instagram. L'écrivain franco-congolais, 49 ans, a remporté en 2006 le prix Renaudot pour son roman "Mémoires de porc-épic" (Seuil) et demeure en lice pour le Goncourt des lycéens attribué ce mardi 1er décembre à Rennes, pour Petit piment (Seuil).

L'écrivain a précisé qu'il donnera sa leçon inaugurale le 17 mars à 18 heures dans l'amphithéâtre Marguerite-de-Navarre. "Mes cours et mes séminaires commencent une semaine après cette leçon (cours et séminaires ouverts à tout le monde)", précise Alain Mabanckou, qui indique conserver son poste de professeur titulaire à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA).


Fondé en 1530 à l'instigation de Guillaume Budé, "maître de librairie" de François Ier, le Collège de France propose, depuis cinq siècles, des dizaines d'enseignements ouverts au plus grand nombre. N'importe qui peut y assister en "auditeur libre" gratuitement et sans inscription. Comme le suggère sa devise "docet omnia", "il enseigne tout" : de la philosophie au droit, en passant par la médecine et les mathématiques.

La chaire internationale de création artistique, créée en 2004, a été occupée avant Alain Mabanckou par l'architecte Christian de Portzamparc, le compositeur Pascal Dusapin, le peintre Anselm Kiefer ou encore le paysagiste Gilles Clément. Il sera le premier écrivain à occuper ce poste.

L'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou a déploré mercredi l'absence de représentant officiel du Congo à sa leçon inaugurale prévue jeudi 17 mars au Collège de France à Paris.

"Le Congo semble ne pas s'intéresser à la culture", a affirmé le romancier interrogé sur TV5 Monde en regrettant l'absence du ministre congolais de la Culture à Paris.

"Si le ministre de la Culture du Congo Brazzaville ne trouve pas le temps de venir au Collège, je lui donne le titre de ministre de l'Inculture", a-t-il dit.

Il a indiqué qu'il comptait mettre en avant les littératures africaines pour que "puissent résonner" les noms de Cheikh Hamidou Kane, Camara Laye, Sony Labou Tansi, Mongo Beti ou encore Aminata Sow Fall.

Dans un entretien à paraître jeudi dans Le Point, l'écrivain estime que le Congo est "un pays paradoxal sans conscience culturelle" même s'il compte de grands écrivains.

"Comme ailleurs sur le continent, la politique culturelle y est désastreuse et c'est bien dommage", a-t-il dit.

Brazzaville et Pointe-Noire, ville natale d'Alain Mabanckou, sont deux villes invitées du Salon du livre de Paris qui ouvre ses portes jeudi. Alain Mabanckou et 21 autres écrivains congolais participeront à plusieurs débats pour présenter la littérature africaine. afp

Petit piment Alain Mabanckou Ed. Seuil

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